Dans la nuit du 17 au 18 mai 2024, des pluies diluviennes se sont abattues sur la province de Liège, provoquant des inondations massives et dévastatrices.

Une nuit cauchemardesque dans la Province de Liège

Selon les relevés météorologiques, certaines zones ont enregistré jusqu’à 150 mm de précipitations en seulement quelques heures. Cette quantité record d’eau a rapidement submergé de nombreux cours d’eau comme la Vesdre, la Berwinne et leurs affluents.

Les communes de Dalhem, Fouron-le-Comte et Fouron-Saint-Martin ont été parmi les plus durement touchées. À Fourons, les rues se sont transformées en véritables rivières avec des niveaux d’eau atteignant parfois 1,5 mètre de hauteur.

Une quinzaine de maisons ont dû être évacuées d’urgence et un centre d’accueil a été ouvert pour héberger les sinistrés.

Une mobilisation massive des secours

Face à l’ampleur des dégâts, les autorités ont rapidement réagi en déclenchant la phase provinciale de gestion de crise à Liège. Cette mesure exceptionnelle a permis de coordonner les différents services d’urgence et de mobiliser d’importants moyens humains et matériels.

Les pompiers ont été débordés, effectuant plus de 500 interventions pour pomper l’eau, dégager les routes et évacuer les personnes bloquées.

Le numéro 1722 a été activé pour permettre aux citoyens de signaler les situations non urgentes, évitant ainsi d’encombrer les lignes d’urgence vitales.

À Liège même, la situation est restée très préoccupante dans plusieurs quartiers comme Jupille, Wandre et Chênée où une maison de repos a dû être partiellement évacuée, une douzaine de résidents étant relogés ailleurs.

Des dégâts immenses et durables

Bien que les pluies aient finalement cessé au petit matin, les dégâts causés par ces inondations subites sont immenses. On dénombre déjà plusieurs millions d’euros de dommages aux habitations, commerces, infrastructures et exploitations agricoles.

Dans la seule commune de Walhain, les dégâts sont estimés à plus de 5 millions d’euros selon le bourgmestre. De nombreuses terres agricoles ont été ravagées par les coulées de boue et les importants volumes d’eau, menaçant les récoltes à venir.

Les opérations de nettoyage, de réparation et de remise en état des zones sinistrées vont prendre des semaines, voire des mois.

Certains habitants ont tout perdu et devront être relogés de façon pérenne.

Un nouveau signal d’alarme

Cet épisode dramatique n’est malheureusement pas un cas isolé. Il rappelle douloureusement les inondations meurtrières de juillet 2021 qui avaient frappé la même région, faisant 39 victimes.

Il souligne une nouvelle fois l’urgence de renforcer massivement les mesures de prévention et de gestion des risques liés aux catastrophes naturelles, qui risquent de se multiplier avec le changement climatique et l’augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes.

Les experts estiment que le réchauffement climatique a augmenté l’intensité des pluies sur la région de 3 à 19% par rapport à un climat stable. Des chiffres alarmants qui démontrent l’impact direct du dérèglement climatique sur ces événements exceptionnels.

Les autorités belges vont devoir accélérer la mise en œuvre de solutions pérennes comme le renforcement des digues et des systèmes d’alerte, le dragage des cours d’eau, la création de zones d’expansion des crues ou encore la rénovation des réseaux d’évacuation d’eaux pluviales.

Des investissements lourds mais indispensables pour mieux protéger les populations à l’avenir.